Landes : au festival de cinéma de Contis, une transition dans la continuité

Après vingt-cinq ans de festivals de cinéma, Betty Berr et Rainer Wothe passent la main à une jeune équipe. La 26e édition aura lieu du 23 au 27 juin [EDIT : face à l’évolution des conditions sanitaires, les dates du Festival ont été déplacées du 15 au 19 septembre 2021.] 

Le temps des présentations, quelques secondes, puis Betty Berr s’est éclipsée avant l’interview, pour mieux dérouler le tapis rouge aux héritiers du Festival international de cinéma de Contis. « Si elle n’est pas là, je vais dire que des conneries », plaisante Rainer Wothe. « Ne reste pas alors. » Sourires.

Rainer Wothe est resté mais, dans la salle du cinéma, la future équipe s’est regroupée sous la lumière, sur le devant de la scène, pour présenter son projet. Lui s’est assis dans un fauteuil, dans l’obscurité, à une dizaine de rangs. Après vingt-cinq ans, le couple emblématique du cinéma de Contis passe la main de l’organisation du festival.

« Ça a été une heureuse glissade. On a pensé que cet anniversaire était un moment favorable pour une transition. Ça ne sert à rien aux anciens de squatter la place trop longtemps », suggère Rainer Wothe.

Cette nouvelle équipe, ils la connaissent bien. Ce sont des personnes avec qui ils travaillent depuis un « bout de temps », qui les accompagnent sur le festival depuis plusieurs éditions. « À un moment, chacun est venu et est resté », raconte Julien Pitet, actif dans l’organisation du festival depuis la 19e édition. Il a rencontré Betty Berr et Rainer Wothe « un soir d’hiver ». « J’étais seul dans la salle de cinéma, ils sont venus me demander ce que je faisais là. » Ainsi a commencé leur histoire et, cette année, il a publié un livre (1). Il y a ici une « alchimie », dit Rainer. « Comme pour Betty et moi, venus d’ailleurs et restés là. » Daniel Dume, artiste et sculpteur, est fidèle au festival depuis près d’une dizaine d’années. Il s’occupe de la scénographie et des décors.

Du 15 au 19 septembre

« C’est un lieu de résistance, de liberté, où il peut se passer des choses qui ne se passent pas ailleurs »

« On a un attachement à ce lieu, qui reprend l’esprit landais, très ouvert, convivial, authentique », poursuit Julien Pitet. « C’est un lieu de résistance, de liberté, où il peut se passer des choses qui ne se passent pas ailleurs », pour Mathias Fournier. L’idée est donc bien d’en perpétuer la singularité, à travers le festival dont ils ont désormais la responsabilité d’organiser.

Ils sont six à composer la nouvelle association Contis Culture et cinéma, avec une moyenne d’âge approchant la trentaine, installés pour moitié à Lévignacq ou Saint-Julien-en-Born, tous professionnels de la culture. « Continuité », c’est le mot qui revient à chacun. Leur projet pour la 26e édition est déjà ficelé. Rendez-vous est donné du 23 au 27 juin 2021, en espérant que les restrictions soient levées. [EDIT : face à l’évolution des conditions sanitaires, les dates du Festival ont été déplacées du 15 au 19 septembre 2021.] « On s’adaptera aux réalités sanitaires. On ne s’interdira pas de déplacer le festival pour qu’il ait lieu physiquement », explique Magali Poivert. « Il y a aura peut-être un variant contissois des fous rires », espère Julien Pitet. Au programme évidemment : la compétition européenne de courts-métrages , la poursuite des partenariats avec le Brésil, ainsi que les partenariats européens et africains. Voici le pour le côté international.

Il y a aussi l’aspect local avec « l’éducation à l’image, l’idée de rassembler les acteurs cinématographiques des Landes et de Nouvelle-Aquitaine, entretenir les liens avec la résidence de la Maison bleue », souligne Matthias Fournier. Et dans leur marque de fabrique, « le désir de travailler la programmation hors cinéma pour réinvestir les espaces extérieurs, avec des projections à ciel ouvert, des formes de théâtre, de concerts ».

« L’objectif est de sortir du cinéma pour donner envie d’y entrer », dit leur plaquette, avec pourquoi pas aussi des animations à la salle des fêtes de Saint-Julien-en-Born, des interventions artistiques et des concerts dans des endroits insolites ou chez l’habitant. « Il y a de plus en plus de jeunes qui s’installent dans les territoires ruraux », « il y a un mouvement », notamment lié au Covid, met en avant Mathias Fournier. Leur direction, c’est d’aller à la rencontre du public.

« On n’est pas là pour un an ou deux. Nous avons un projet sur une dizaine d’années. »

L’équipe s’inscrit certes « dans la continuité mais aussi dans la durée », dit Julien Pitet. « On n’est pas là pour un an ou deux. Nous avons un projet sur une dizaine d’années. » « L’idée est de pouvoir être salariés sur le festival, de développer des activités supplémentaires », précise Magali Poivert. Ils travaillent en indépendance, mais sous le regard attentif et avisé de Betty Berr et Rainer Wothe, qui attendent impatiemment de devenir spectateurs du festival et « pouvoir enfin boire un verre ou même deux, tranquillement ». Ils restent, et c’est important, à la direction du cinéma. « Jusqu’au moment où on s’éclipsera. »

(1) « Contis et le cinéma, histoire d’un siècle de lumières », de Julien Pitet. Éditions du Carraou. 24 euros.https://www.facebook.com/cinemacontis/posts/3995641367134342&width=0

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