Éditorial

Comment peut-on encore faire la fête ?

Moins d’un an après la première édition portée par la nouvelle association organisatrice, nous revoilà à Contis, en juin, pour goûter ce deuxième cru du festival. Alors, que s’est-il passé depuis septembre ? Comme vous tous, nous avons été témoins du retour de la guerre en Europe et des tragiques conséquences – au premier chef pour le peuple ukrainien – de l’invasion russe en cours. Ces bouleversements géopolitiques, environnementaux et sociaux balayent nos certitudes passées, redessinant au passage la carte du monde et de nos émotions. Conscients des défis que nous devons collectivement relever, cette situation nous pousse, une nouvelle fois, à nous interroger sur le sens de la fête que nous vous proposons. Dans un tel contexte, une question s’est progressivement imposée à nous : Comment peut-on encore faire la fête ? Rappelons que le mot festival est dérivé du latin festivus qui signifie « où il y a fête ». Les réponses nous sont rapidement apparues assez prometteuses pour faire de cette interrogation le fil rouge de la programmation.

Quelle fête sommes-nous ? Il est un peu tôt pour le dire. Pourtant, petit à petit, une brise se lève qui, nous l’espérons, portera suffisamment loin pour nous permettre d’inscrire notre geste dans le temps. Celui d’un festival de cinéma implanté en milieu rural, en phase avec son temps, diffusant largement la parole et le travail de celles et ceux, cinéastes et artistes, ayant le don de pétrir le réel en images, pour nous en donner une vision unique et toujours renouvelée.

Quelle fête voulons-nous ? Là, essayons d’esquisser une fête idéale. Celle où le « je » prend conscience qu’il existe un « nous » ; où la rencontre avec la création renouvelle le désir ; où chacun se voit et s’aime dans les autres ; où la dignité de chacun est respectée ; où l’inattendu remplit l’âme de joie et non d’angoisse. Souhaitons que cet idéal ne soit pas cantonné à un festival mais infuse, un jour, la société entière.

Justement, à l’heure où les salles ne se remplissent plus autant qu’on le voudrait, des spectateurs – de plus en plus nombreux – sont tentés de rester chez eux. N’oublions pas et répétons à l’envie que découvrir des films inédits au contact d’inconnus donne des frissons que notre canapé ne pourra jamais fournir.

On pourrait ajouter que prendre des nouvelles du cinéma, c’est la plus belle des façons de prendre des nouvelles de nous-même.

Bon festival !

L’équipe du Festival du film de Contis

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